Saturday, September 25, 2010

Rwanda Genocide

Rwanda : Le « Génocide des tutsi », le plus grand mensonge du siècle. Autopsie d’un mensonge universalisé.

Ecrits de Patrick Mbeko (enfantsducongo@gmail.com), Montréal (Québec).

On nous a menti pendant très longtemps. La vérité sur le génocide Rwandais. Ce qu’on a jamais dit sur les vrais responsables.

Le 6 avril 1994, l’avion transportant les présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi est abattu à l’aéroport de Kigali alors qu’il amorce son atterrissage. A la suite de cet attentat terroriste, un effroyable massacre et une catastrophe humanitaire plongent le Rwanda dans l’horreur et le chaos. En trois mois, quelques huit cents milles rwandais vont ainsi périr. C’est ce que l’on appellera le « génocide rwandais », que certains “esprits illuminés” qualifient de « génocide des tutsi », comme pour dire que les victimes des massacres au Rwanda furent seulement les tutsi, à qui on associe un petit groupe de hutu qu’on appelle « hutu modérés ».

L’histoire convenue véhiculée par les medias, certains « experts » et « historiens » est assez simple : des extrémistes hutu fomentaient au Rwanda un génocide des Tutsi depuis plusieurs années et sont passés aux actes entre avril et juillet 1994. Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais (FPR), a chassé ces extrémistes du pouvoir et mis fin au génocide. Cette histoire fait de Paul Kagame une sorte de héro ayant arraché son peuple à l’emprise d’une bande de génocidaires. C’est une histoire qui a justifié les nombreuses opérations d’extermination des Hutu télécommandées par Kagame au Rwanda et au Congo depuis 1994, sous prétexte de poursuivre les prétendus génocidaires. Aujourd’hui, c’est ce même prétexte qui permet à Kagame d’occuper une partie de la République Démocratique du Congo. Le bilan est lourd : plus de six millions de congolais décimés par l’Armée Patriotique Rwandaise.

Le débat sur le génocide rwandais ou génocide des tutsi, c’est selon, a soulevé des passions. Mais avant d’aller plus loin, posons la question suivante : Y-a-t-il eu génocide contre les tutsi au Rwanda? Si génocide il ya eu, qui en est (sont) le(s) responsable(s)?

Je répondrai à cette question en me basant sur les travaux du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).

La principale pièce à conviction de «la planification du génocide» sur laquelle le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) se base est un supposé fax envoyé par le général Dallaire au siège des nations-unies à New-York, le 11 janvier 1994. Il semble que ce fax contenait des informations fournies par un informateur dénommé « Jean-Pierre », sur la préparation par les miliciens hutu, d’un plan « savamment élaboré » visant à exterminer jusqu’à 1000 tutsi en vingt minutes. Ce fax « parle » aussi des caches d’armes que ces miliciens auraient dissimulés dans toute la ville de Kigali, pour mener à bien leur « plan diabolique ». Que sait-on à ce propos?

Premièrement, il s’est avéré que le fameux fax n’a jamais existé. Le seul fax retrouvé dans les archives des Nations-Unies parlent de caches d’armes et d’un informateur (Jean-Pierre). « L’extermination des tutsi » n’y est pas mentionnée. Secundo, Jean-Pierre qui a travaillé avec les interahamwe était en fait un agent double, il travaillait en étroite collaboration avec le Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagame. Tout son témoignage consistait en effet à diaboliser le gouvernement Habyarimana, l’accusant de préparer un génocide contre les tutsi. Un ancien de la Minuar m’a fourni un document dans lequel il est clairement mentionné que « Jean-Pierre » de son vrai nom Abubakar Turatsinze était en contact permanent avec l’officier de liaison du FPR Karenzi Karake et plus tard devant le TPIR, sa femme a confirmé que son mari a travaillé pour le FPR à Mulindi avant d’être tué par les hommes de Kagame.

Un an plus tard, un fax apparait dans un bureau aux Nations-Unies où on parle d’un plan de génocide contre les tutsi. Le problème, c’est que le fax est un faux. Il a été envoyé de la Grande-Bretagne alors que Dallaire prétend l’avoir envoyé de Kigali le 11 janvier 1994.Le document contient aussi d’autres notes écrites à la main après être reçu ce jour là. De plus, une note d’un employé de l’ONU précise que « la présente copie a été introduite aux archives le 28 novembre 1995». En fait, l’objectif était probablement d’insérer le pseudo fax dans les archives des Nations-Unies un an après les évènements tragiques du Rwanda afin de valider la thèse d’un ”génocide planifié”.

Et pour mesurer le degré de mensonge du général Dallaire qui prétend avoir envoyé un fax sur une « éventuelle planification de génocide des tutsi », il suffit d’observer ce qu’il dit dès son retour du Rwanda. En effet, participant à l’émission Le Point de Radio-Canada le 14 septembre 1994, soit une semaine après son retour du Rwanda, Roméo Dallaire a répondu à la question suivante posée par un Rwandais : «Est-ce que selon vous, il y a eu un génocide au Rwanda, c’est-à-dire l’exécution d’un plan pour éliminer l’ethnie tutsie du Rwanda?»

La réponse du général était on ne peut plus claire : «Moi je dirais qu’il y a eu génocide national, mais un génocide de philosophie politique, non pas purement ethnique. Beaucoup de Hutu comme beaucoup de tutsi ont été tués… Je pense que le débordement qu’on a vu a été au-delà de pouvoir être conçu. Mais qu’il y avait un processus de destruction politique modérée, oui. Que après ça, il y a eu un enchainement d’hystérie et de réactions de base, des gens et aussi qui ont été enflammés par des éléments extrémistes, oui aussi. Mais jamais, je pense, personne n’aurait pu planifier l’ampleur du débordement.»

La théorie du fax n’ayant donc pas résisté très longtemps à l’épreuve des faits et de la vérité, le TPIR s’est livré à la recherche d’éventuels « planificateurs du génocide des tutsi ». Le premier ministre du gouvernement intérimaire rwandais, Jean Kambanda sera la première personnalité rwandaise à servir de cobaye au TPIR. Dès son arrestation, il est immédiatement escorté vers un véhicule aux vitres fumées qui s’évanouit dans une direction opposée au quartier pénitentiaire. Pendant environ 9 mois, soit du 27 août au 1er mai 1998, l’ancien premier ministre sera détenu dans le plus grand secret. Il est détenu dans une maison à Dodoma, à cinq cents kilomètres environ au sud d’Arusha. Le TPIR ne l’autorise pas à voir l’avocat de son choix. Cette situation inquiète les organismes des droits de l’homme dont Amnesty international qui, dans son rapport d’avril 1998 note : « Les risques associés au maintien d’un détenu dans un lieu de détention non reconnu ont été aggravés dans cette affaire car Jean Kambanda n’avait pas d’avocat pour le conseiller pendant toute la durée de son interrogatoire».

Le cas « Jean Kambanda » est emblématique : le TPIR délègue un policier canadien pour le torturer psychologiquement dans le but de lui faire avouer avoir planifié le génocide contre les tutsi! On lui fait comprendre que sa famille serait en danger s’il ne coopérait pas avec le tribunal! On aurait pu croire avoir affaire à une juridiction digne d’une république bananière, mais non, c’est le TPIR. Grave encore, le policier chargé d’administrer une « bonne dose de torture » à monsieur Kambanda : Pierre Duclos est bien connu dans son pays le canada, il a été accusé de parjure, fabrication de preuve et d’entrave à la justice en rapport avec le procès avorté des frères Matticks, une famille mêlée au crime organisé. Eh oui, le TPIR embauche des individus au passé sulfureux. En fait, c’est la procureure canadienne Louise Arbour qui a embauché Pierre Duclos et c’est aussi elle qui a étouffé l’enquête incriminant Paul Kagame et son mouvement (le FPR) dans l’assassinat du président Juvénal Habyarimana, considéré par les nations-unies comme l’élément déclencheur du génocide. « Des oiseaux de mêmes plumages » aime dire un ami.

Le 22 mai 1998, Jean Kambanda plaide coupable de toutes les charges retenues dans l’acte d’accusation, dont le génocide et l’entente en vue de commettre le génocide. C’est la stupéfaction générale, les medias du monde se ruent sur la nouvelle. C’est l’heure de gloire du TPIR, personne ne résiste à s’accorder une part du succès. Le plaidoyer de culpabilité est la preuve qu’un génocide a été bel et bien planifié par le gouvernement hutu contre les tutsi. Toute fois, au lendemain de la condamnation à la détention à vie de Jean Kambanda, les quelques membres du bureau du procureur ayant directement travaillé sur ce dossier confiaient facilement leur malaise sur la façon dont il avait été traité. De ces conversations sous le manteau se dégageait un mélange d’embarras, de honte, de colère et de sarcasme. Car non seulement, il a été torturé par la « cellule terroriste » du TPIR, mais tant d’autres questions se posent quant à sa participation dans la planification du génocide. Nombreux sont ces « experts » et « historiens » ayant affirmé que le génocide fut planifié par le gouvernement Habyarimana. Alors comment se fait-il que Jean Kambanda qui n’a jamais travaillé avec ce dernier soit accusé d’avoir planifié le génocide quand on sait qu’il a pris le pouvoir au moment où ce génocide se commettait déjà ? Le génocide a-t-il été planifié avant ou après ? Voilà donc des questions qui embarrassent le TPIR.

Le cas Jean Kambanda ayant aussi montré ses limites, le TPIR ne désespère pas, il tient encore à prouver qu’il y a bel et bien eu planification de génocide contre les tutsi. Le tribunal détient deux gros poissons : le colonel Théoneste Bagosora présenté comme le « cerveau du génocide » et Protais Zigiranyirazo ou « monsieur Z », beau-frère du président Habyarimana présenté comme le parrain de l’« Akazu », une sorte de cellule secrète du gouvernement Hutu faisant assassiner les opposants et ayant coordonné le génocide des tutsi en 1994.

Au terme d’un procès fleuve rythmé par 409 jours d’audience, par les déclarations de 242 témoins à charge et à décharge remplissant 30 000 pages de compte rendus d’audience, par 1600 pièces à conviction, par 4 500 pages de conclusions et 300 décisions écrites (dans le cas de Bagosora), la cour a déclaré le 18 décembre 2008, le colonel Bagosora non coupable d’« entente en vue de commettre un génocide ». C’est un camouflet pour le procureur, Kigali et leurs amis qui voient la thèse officielle du génocide rwandais ou « tutsi », c’est selon, voler en éclat. Les éléments de preuves présentés par le procureur pour tenter de prouver la planification du génocide ont été rejetés par les juges les jugeant peu probants. Dans le cas de « monsieur Z », la chambre d’appel du TPIR, en date du 16 novembre 2009, a rejeté toutes les accusations retenues contre ce dernier demandant à ce qu’il soit immédiatement libéré. La thèse du complot fut donc écartée, un autre revers pour les théoriciens de la planification du génocide des tutsi.

Avant de continuer, je tiens à rappeler qu’il y a bel et bien eu massacre des populations au Rwanda. Ma démarche ne consiste aucunement à nier ces faits. Si le TPIR n’a pu jusqu’à ce jour prouver qu’il y a bien eu un “génocide planifié” contre les tutsi, n’empêche que des actes de génocide ont été bel et bien commis contre ces derniers, toute fois on ne peut parler d’un génocide proprement dit puisque celui-ci exige une planification minutieuse, ce que le TPIR n’a pu prouver. Des hutu aussi ont été exterminés au même titre que les tutsi. Raison pour laquelle je préfère parler de « génocide rwandais ».

Une question essentielle cependant demeure : Qui est responsable du génocide rwandais?

J’aborderai cette question en tentant de répondre à deux sous-questions qui me semblent importantes : Qui est le responsable de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana considéré comme l’élément déclencheur du génocide? Et quelle est l’identité des tueurs, ceux qui se sont livrés aux massacres des populations (donc les “génocidaires”)?

L’auteur de l’attentat

Ce que la résolution de l’énigme de l’attentat peut changer, c’est une compréhension historique de l’enchainement qui mène au génocide et, le cas échéant, l’établissement de nouvelles responsabilités politiques dans le contexte de grande violence et d’extrême tension du Rwanda au début de l’année 1994, l’auteur de l’attentat ne pouvait pas ignorer que des milliers de rwandais tutsi le payeront de leur vie. Quelqu’en soit l’auteur, son cynisme criminel est avéré. Bien que les actions du FPR avaient renforcé un sentiment anti-tutsi au Rwanda avant la date fatidique du 6 avril 1994, il n’est pas du tout certains que les forces exterminatrices auraient pu être lâchées sans la mort d’Habyarimana, d‟ où toute l’importance que revêt cet attentat dans la compréhension des évènements tragiques qui se sont déroulés au Rwanda. Toute l‟histoire tragique du Rwanda repose donc sur cet évènement.

Jusqu’à ce jour, l’auteur (ou les auteurs) de l’attentat n’est (sont) pas “officiellement” connu(s). Le 1er mars 2000, le journal canadien « National Post » révélait l’existence, dans les cartons des Nations unies, d’un rapport d’enquête confidentiel mettant en cause l’actuel président du Rwanda dans l’attentat contre le Falcon 50 du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. La même année, un ancien officier de renseignement au Bureau G2 de l’Armée Patriotique Rwandaise, Jean-Pierre Mugabe confirmait la responsabilité de Paul Kagame dans cet attentat. Plus tard, c’est le juge français Jean-Louis Bruguière qui mettait en cause l’actuel président rwandais dans ce qui constitue l’élément déclencheur du génocide au Rwanda en avril 1994.

En 2002, le journaliste d’investigation d’origine camerounaise Charles Onana affirmait dans son livre (Les secrets du génocide rwandais : Enquête sur le mystère d’un président, Paris Duboiris 2002) que l’actuel président rwandais était le responsable de l’attentat contre le Falcon 50 du président Habyarimana. Le gouvernement Rwandais et son président avaient alors porté plainte pour diffamation contre Onana auprès du tribunal de première instance de Paris. Après avoir pris connaissance des éléments de preuve déposés par les avocats du journaliste camerounais, le gouvernement rwandais se désista. Pour Cynthia Mc Kinney, l’ancienne sénatrice américaine de Géorgie, envoyée spéciale de Bill Clinton en Afrique centrale, ce revirement des autorités rwandaises n’était rien d’autre qu’un aveu de culpabilité : « En 2001, j’ai organisé en tant que membre du comité des relations internationales au sénat américain, une table ronde sur cet attentat. J’avais pour cela invité des analystes de la CIA, des enquêteurs du TPIR, un ancien collaborateur de Paul Kagame et différents spécialistes du terrorisme internationales. Il est apparu au cours de cette rencontre que Paul Kagame et des membres de son armée, l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), étaient impliqués dans cet attentat. Lorsque Paul Kagame a renoncé au procès qu’il avait intenté contre Charles Onana, j’ai interprété cela comme un aveu de culpabilité ». Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que le commanditaire de cet acte ignoble et diabolique soit Paul Kagame.

Les tueurs ou « génocidaires »

L’attentat contre l’avion du président Habyarimana fut le coup d’envoi du bain de sang qui allait se dérouler au cours des mois suivants sur tout le territoire rwandais. Personne n’est épargné. Hommes, femmes, vieillards, nourrissons et bébés succombent aux coups de machettes, gourdins, et houes.

Qui sont les assassins? Dans l’opinion publique internationale, ces criminels ont un nom : les interahamwe. Mais qui sont-ils?

A l’origine, « interahamwe » qui signifie « ceux qui sont mis ensemble », était un groupe de jeunes mis sur pieds par les stratèges du MRND, le parti hutu au pouvoir. Ce genre de groupes, chaque parti politique au Rwanda en possédait un. La situation socio-politique explosive crée par le FPR avant l’assassinat d’Habyarimana va radicaliser les interahamwe. A l’annonce de l’assassinat de leur chef (Habyarimana), c’est l’explosion de la haine, ces jeunes (interahamwe) vont se livrer à des massacres sans précédent contre les tutsi et les hutu qui les soutiennent. Ce que l’opinion internationale par contre ne voit dans tous ces massacres commis par les interahamwe, c’est la main cachée du FPR!

Eh oui! En effet, peu de personnes savent que le FPR avait infiltré les milices hutu, particulièrement les interahamwe dans le but de lancer des provocations permettant d’exacerber les tensions et de provoquer la radicalisation des hutu. L’ancien officier de l’APR, Abdul Ruzibiza explique comment l’APR « a constitué de petits groupes d’escadrons très spécialisés dans l’infiltration, dont la plupart avaient des physionomies trompeuses quant à leur ethnie parce qu’ils ressemblaient aux hutu […]. Parmi les manifestants, il y avait des militaires du FPR infiltrés, comme le lieutenant Kiyago, le lieutenant Jean-Pierre Gatashya, le capitaine Hubert Kamugisha, le sergent Mugisha, alias interahamwe, et d’autres. Le but était de chauffer les têtes, de semer le chaos et la désolation dans tout le pays ».

Plus encore, la milice interahamwe fut fondée par Anastase Gasana, un tutsi. Membre du MRND, il adhéra ensuite au MDR et devint conseiller du premier ministre Nsengiyaremye, avant d’être nommé ministre des affaires étrangères du gouvernement Uwilingiyimana. Il rallia ensuite le FPR et devint ministre dans le premier gouvernement constitué au mois de juillet 1994, après la victoire militaire du général Kagame. Ainsi donc, le fondateur des sinistres interahamwe, ces “tueurs de tutsi”, fit une brillante carrière ministérielle sous le régime tutsi victorieux. Plusieurs autres dirigeants de cette milice étaient des tutsi, il s’agit du premier et du deuxième vice-président et du trésorier. Il est donc pour le moins insolite de constater que des tutsi ont pu avoir de tels rôles essentiels dans la création, l’organisation et le fonctionnement d’une milice présentée comme ayant préparé et commis le génocide des tutsi.

Un ancien interahamwe tutsi ayant requis l’anonymat m’a raconté que la plupart des hutu ayant évolué au sein des interahamwe avait été recruté par l’ancien président du FPR, Alexis Kanyarengwe (hutu de Ruhengeri), ils ont été formés dans les camps d’entrainement en Ouganda avant d’être injectés dans les « interahamwe ». Ce qui fait dire à l’ancien premier ministre rwandais, Jean Kambanda : « quand on voyait les interahamwe entrain de massacrer, on disait : “ce sont des hutu.” Or, parmi ces hutu, il y avait ceux qui appartenaient effectivement au MRND, et une bonne partie qui appartenaient au FPR».

Il ya une chose qui frappe dans le déroulement des massacres durant le génocide : Les interahamwe, supposés “ennemis” du FPR, exterminaient les rwandais (surtout les tutsi) non loin des zones contrôlées par les hommes de Kagame! A ce propos Luc Marshal qui commandait les militaires belges de la mission des nations-unies au Rwanda (Minuar) affirme qu’à « aucun moment le FPR n’a tenté, malgré les effectifs dont il disposait sur place, de sécuriser des zones pour permettre aux tutsi de s’y refugier ». Ruzibiza se demande alors : « comment expliquer que le petit pont près de la gare de Nyabugogo, en direction de Gatsyata, les Interahamwe aient installé une barrière qui a permis de décimer des gens en dépit de l’installation du bataillon Bravo par Kagame sur le mont Jari? Comment comprendre que des gens aient été tués à Gisozi, Kagugu, et Kinyinya qui se trouvaient à moins de deux kilomètres des Inkotanyi (combattants tutsi) ? Quelle distance y a-t-il entre le CND (parlement rwandais où se trouvaient les combattants du FPR) et Kacyiru, Cymicanga et même entre le CND et l’église de la Sainte Famille pour que les gens périssent sans que rien ne soit fait pour les secourir ? »

Sommes-nous en face d’un cas de non-assistance des personnes en danger? NON. L’extermination des tutsi faisait partie de la stratégie du FPR dans sa quête de s’emparer du pouvoir au Rwanda. Ruzibiza donne bien d’autres détails qui éclairent d’un jour totalement nouveau l’histoire du génocide Rwandais : « Du côté du FPR, les représailles contre les tutsi servaient bien sa cause. C’était le prix à payer. Plusieurs exemples sont là pour prouver comment le FPR multipliait les attaques afin d’inciter la population à s’en prendre aux tutsi. Il pouvait ainsi alerter l’opinion internationale, qui ne constatait en général que des exactions commises par le pouvoir en place». Mais le jeune officier tutsi ne s’arrête pas là, il va jusqu’à affirmer que « Kagame nous a empêché de sauver nos familles alors que nous en avions les moyens et la volonté».

Nous avons donc parmi les interahamwe, un groupe d’individus qui massacre des tutsi pour le compte du pouvoir hutu sans réaliser qu’ils étaient manipulés à leur insu par Kagame qui tirait grandement profit de cette situation, et d’autre part un autre groupe d’individus qui massacre les tutsi et les hutu pour le compte du FPR. Dans les deux cas, c’est Kagame le gagnant. Après avoir exposé tous ces éléments, nous arrivons à la conclusion selon laquelle le génocide rwandais est de la responsabilité de Paul Kagame et des membres de son mouvement politico-militaire l’APR/FPR. Ces extrémistes tutsi sont donc incontestablement au cœur du drame rwandais et congolais et ne peuvent, sous prétexte qu’ils sont tutsi, prétendre jouer les victimes ou devenir leur porte-parole.

Cet article n’est qu’un extrait du livre de Patrick Mbeko à venir sur la déstabilisation des Grands Lacs. A SUIVRE

Par Patrick Mbeko (enfantsducongo@gmail.com). Montréal (Québec)