Saturday, January 05, 2008

Discour du President Kayibanda

A vous tous Rwandais
Vous tous, citoyens rwandais

Le 28 janvier, je vous ai dit que l’un des objectifs primordiaux de notre République, c’est la paix pour tous les Rwandais, pour tous les citoyens quels qu’ils soient.

Je vous ai aussi dit que cette paix qui avait duré un an et demi, surtout depuis l’indépendance, avait été troublée par des réfugiés qui se sont appelés inyenzi. Ils ont attaqué, le gouvernement vous a tous protégés, en empêchant aussi ceux qui n’avaient pas le mandat d’officiers de justice de s’en mêler.

Nous remercions la nation de nous avoir écouté, les Hutu continuent à lutter pour la paix. Les officiers de justice, la police, les forces de l’ordre, tous ces fonctionnaires, nous les remercions, parce qu’ils ont accompli le travail pour lequel ils ont été appelés.

Je remercie le citoyen qui n’a pas profité des provocations des inyenzi pour porter atteinte à la sécurité.

Le 28 janvier, je vous ai rappelé que la démocratie est incompatible avec la violence.
Continuez tous ensemble dans le bon chemin pour préserver notre démocratie : la démocratie est incompatible avec la violence. Les pouvoirs publics sont là : il y a les députés qui font les lois, il y a ceux qui veillent au respect des lois ainsi que les magistrats, les fonctionnaires qui aident tous les garants de la démocratie.

La démocratie est incompatible avec la violence : je le dis à vous tous citoyens, Hutu, Twa et Tutsi ainsi que les étrangers qui ont été accueillis par le Rwanda.

La démocratie est incompatible avec la violence : je m’adresse aux pouvoirs publics : ils ont reçu le pouvoir de veiller à la paix et d’indiquer aux citoyens la voie du développement du pays, des communes et de toutes les familles.La démocratie est incompatible avec la violence : même si cette violence était faussement justifiée par des prétextes anachroniques.

La démocratie ne s’accommode pas de la violence : c’est pourquoi, chaque citoyen, quel qu’il soit, doit dénoncer tout acte malveillant à son encontre, aux forces de l’ordre les plus proches : que ce soit les pouvoirs publics que ce soit la justice. Les autorités doivent veiller à la sécurité et rétablir l’ordre selon la loi et la bonne conduite habituelle.

La démocratie ne s’accommode pas de la violence : la violence et l’insécurité perturbent le travail et le développement de vos familles ; la violence et l’insécurité sont des fléaux pour n’importe quel pays, quel qu’en soit l’origine, et quel que soit le prétexte ; ceux qui ont créé un climat de violence et d’insécurité en 1959, vous avez vu ce que ça leur a rapporté : ils ont cherché la victoire à travers la violence, l’insécurité et les magouilles, nous avons été vigilants et nous avons refusé la violence.

La démocratie ne s’accommode pas de la violence : je m’adresse aux militants de tous les partis du pays. Chacun doit préserver la paix dans son parti : autrement la Nation et le gouvernement ne pourraient l’agréer comme parti.

La démocratie est incompatible avec la violence : c’est un mot d’ordre que je renouvelle à toutes les réunions, que ce soient celles du parti, que ce soient celles des communes, que ce soient celles des pouvoirs publics, que ce soient celles de l’Assemblée Nationale, que ce soient celles du Gouvernement. Que là où il y a la paix, elle soit répandue à tous les échelons.

La démocratie est incompatible ave la violence : celui qui recherche la paix doit en être respecté, celui qui veut la violence et l’insécurité doit savoir qu’il prête main forte aux inyenzi, ou qu’il en est complice.

La démocratie est incompatible avec la violence : celui qui veut la violence et l’insécurité doit être dénoncé aux pouvoirs publics afin que son cas soit examiné. Si les charges contre lui sont avérés, il doit être puni par la justice.

La démocratie est incompatible avec la violence : celui qui craint de porter plainte aux pouvoirs publics, n’a pas encore compris le sens de la démocratie. Mais il existe également des plaintes inciviques : charger quelqu’un injustement, ou pour alimenter les haines et les intrigues.

La démocratie est incompatible avec la violence : celui qui alimente les haines et les intrigues perd son temps au lieu de travailler pour son pays, sa famille, au lieu de tirer fruit de la démocratie au sein de la République : il se fait ainsi complice des inyenzi, ennemis du Rwanda. Ne traitez personne d’inyenzi, parce que c’est une insulte : si vous constatez que quelqu’un est inyenzi, soumettez son cas aux pouvoirs publics et reprenez votre travail.

La démocratie est incompatible avec la violence : vous savez tous que [la violence] c’est l’objectif des attaques des inyenzi parce que la violence et l’insécurité retardent le développement du pays et de ses citoyens.

Pour vous tous Rwandais, je souligne l’importance de cet élément en démocratie, parce que la paix pour tous les citoyens est essentielle pour le développement, elle doit être préservée. Eviter la violence, veiller à la sécurité, c’est une obligation pour tout citoyen à quelque échelon que ce soit, gouvernant ou pas.

Nous avons répété tout le temps aux officiers de justice de prendre très au sérieux cet objectif important de faire régner la paix parmi les citoyens. Le gouvernement n’oblige personne à appartenir à tel ou tel parti : ce qui est essentiel c’est la tolérance pour tous, accepter d’obéir à la loi, dénoncer avec vérité ce qui ne va pas, suivre le programme de la démocratie : celui qui porte atteinte à la sécurité, quel que soit son parti, doit être puni parce que c’est la loi pour chaque citoyen de refuser la violence et veiller à la sécurité.

Je remercie les pouvoirs publics et tous les citoyens qui ont combattu la violence imposée par les attaques des inyenzi ; je remercie les militants qui ont lutté pour la paix, sans violence, dans l’ordre, en utilisant les lois du pays. Celui qui veut la violence et l’insécurité appuie de façon indirecte la criminalité et les magouilles des inyenzi.

Travaillez pour le développement de la République et de vos familles.

Que Dieu vous bénisse.

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